lundi 23 septembre 2019

Alzheimer. Une étude inédite de Dominique Aubier.

Voici un article de Dominique Aubier traitant de l'Alzheimer. Une superbe étude inédite, faisant suite à son livre Alzheimer.
 
Décoder l’Alzheimer
par Dominique Aubier

Couverture du livre sur L'Alzheimer
Depuis des années, la médecine cherche à dresser un tableau clinique des relations psychosomatiques, liées aux événements d’une vie. C’est un effort salutaire pour sortir de l’étroitesse des points de vue doctrinaux et trouver des méthodes thérapeutiques adaptées à la volonté de survie qui traverse les êtres vivants. Il faudrait contrôler cette idée en voyant les stades et les pays par lesquels elle passe « en vivant sa vie ». Elle naît en Russie soviétique, inaugurée par le neuropsychologue Alexandre Louria (1902-1977) dont Les fonctions supérieures du cerveau ne sont à ma connaissance toujours pas traduites dans notre langue. La thèse est accessible en anglais sous le titre The Making of a Mind. Remarquée par l’Américain Oliver Sacks, cette pensée nous arrive tard, avec Une prodigieuse mémoire[1] paru en Suisse en 1970 et en 1995 par L’homme dont le monde volait en éclat[2], le second grand récit du savant qui a dégagé l’idée de neurologie romantique, le vécu de l’individu ayant une importance déterminante pour comprendre le comportement de sa physiologie. Progression spontanée vers l’universel…
Christian Flèche est à cet égard un bel exemple de réflexion libre si ce n’est audacieuse, auteur d’un Décodage biologique des maladies[3]. Ce livre mérite d’entrer dans une bibliographie-témoin des thèmes ayant ému les esprits par leur présence alourdie dans l’air du temps. L’histoire de la pensée bénéficie de ces insistances et les mœurs y gagnent une occasion d’ébranler le consensus psychoculturel qui les étouffe. En ce sens, les médias n’accomplissent pas toujours correctement leur fonction de courroie d’entraînement. Leur instinct de préservation leur inspire des réactions négatives qui font du tort à l’établissement de la vérité dans la conscience humaine alors que le Temps la promeut. David Servan-Schreiber, psychiatre, fournit un exemple du conflit qui oppose le pionnier à la résistance forcenée des idées toutes faites. J’ai aimé son Guérir[4] et la manière dont il raconte sa découverte de la médecine taoïste. L’ouvrage suivant qui relate son auto guérison du cancer n’a pas convenu au lobby médical. Le problème a dépassé les limites de la convention qui régit les rapports de la presse avec les idées neuves. Nous vivons dans une société où le porte-monnaie a tous les pouvoirs. L’argent qui fait loi s’oppose à la loi qui fait vérité dans la nature.
J’en sais quelque chose.
J’ai écrit en 1973 une Synthèse des Sciences dont le texte a été rabroué par plusieurs maisons d’éditions. L’ouvrage aurait pu être commercialisé si j’avais accepté d’en arrêter le texte à la page 200, avant que l’identité de la Science soit énoncée — et non pas dénoncée ! — par l’hébreu en gloire, autorité reconnue comme étant placée par la Nature au poste magistral de code ontologique. J'ai donc publié moi-même cet ouvrage dont les cinq mille exemplaires de l’édition originale sont aujourd’hui épuisés. Ensuite, toutes les portes éditoriales où j’ai sonné m’ont claqué au nez. J’ai dû me résigner à faire paraître mes travaux moi-même et je l’ai fait systématiquement dans la foulée de la décision qui les a dictés. Je ne le regrette pas, et je remercie les lectrices et les lecteurs qui m'ont suivie, avec conviction et fidélité.
Ces livres ont été écartés d’office de toute considération culturelle, mais sans être cloués au pilori du charlatanisme en raison de la documentation scientifique qui fait la puissance démonstrative de leur thèse. Cette exclusion dure depuis trente ans. Cependant, un bouche-à-oreille lent mais obstiné en a pallié les inconvénients au degré de l’imprimatur. Un lectorat réduit mais fidèle leur a offert la possibilité matérielle de paraître. J’ai pu ainsi maintenir en état de communication les phases de compréhension de l’Absolu dont la révélation m’a été confiée. Les personnes qui en ont suivi le déroulement dans son ordre chronologique savent que le Sacré dispose d’une table de critères extrêmement précise, portrait du cerveau doué de parole, qui devient méthode d’enseignement pour son propre motif. Leur collaboration active et continue me permet d’affirmer qu’il existe, dans la conscience collective, une île de pensée dont les habitants sont conditionnés à regarder les données du savoir objectif en parallèle aux attendus que le système de vérité projette sur elles, par l’intermédiaire de ses archétypes. Ces insulaires connaissent le spectre de cette règle de pensée, exposée par les deux tomes de La Face cachée du Cerveau. Ils peuvent lire l’analyse kabbalistique de l’Alzheimer et comprendre les moyens associatifs qui en font ressortir la réalité dans le relief que l’esprit affectionne quand il n’est contraint par rien d’autre que sa loi naturelle.
Ce n’est pas le cas pour la majorité des personnes éperdument rationalistes qui, dans le monde actuel et les sociétés économiquement scientifisées, s’intéressent à la problématique de la MA, que ce soit au niveau du drame familial, de sa thérapie, ou de sa gestion sociale qui, dit-on, préoccupe au plus haut point le président de la République. Pour voir clair dans la situation, il leur faut hâtivement chausser une paire de lentilles spirituellement oculaires qui ne se vend pas en pharmacie. Les intelligences qui forment actuellement l’assise du public, dans l’élite comme au plan de la communication habituelle, n’ont aucune idée de la relation efficace pouvant surgir de la rencontre des deux types de pensée qui sont dans la Nature. N’ayant jamais eu l’usage de cette visualisation, ils ne sont pas en état de suivre, comprendre et juger le raisonnement qui élucide l’étiologie énigmatique de la MA.
Il leur est néanmoins proposé d’en prendre note. Parce que…

Cette dialectique n’a pas été développée pour le plaisir de marquer la différence entre Savoir et Connaissance, entre profane et sacré. Elle a été appelée en urgence par l’explosion à ciel ouvert d’un méfait ayant tendance à s’étendre : la neuro-dégénérescence du cortex cérébral. Je suis sortie de ma réserve afin de bousculer l’opinion qui tient le haut du trottoir. Je l’ai fait sous la pression d’une peur : que le désastre se généralise, soutenu par l’extension d’un état mental responsable d’un énorme déficit dans l’utilisation de soi. La MA détruit le cerveau dans l’individu et la destruction de l’individu par la perte de son soi tue l’humanité. L’annulation de l’être humain au service du devenir de la planète compromet l’évolution de l’Univers. L’effroi est un aiguillon : un ressenti puissant indique assez à toute personne ayant un peu de bon sens que le grand désir de la Vie est de mettre fin à ce danger. Par quel moyen ? Dans un monde établi sur la présence du cerveau dans les individus, ce ne peut être que par la prise de conscience.
 
L’aventure de penser comporte toujours ses moments de crise. Il arrive soudain qu’un mouvement involontaire englobe une infinité de détails vécus dans le filet d’un repêchage précipité. Ce retour fait synthèse. L’énergie de vivre saute d’un niveau à un autre. C’est à l’instigation d’un tel réflexe que le syndrome Alzheimer mis en évidence par les scientifiques a été harnaché par les pièces d’attelage qui font le luxe et le privilège du charroi kabbalistique, ce grand promoteur de lucidité. Mesurer l’écart qui sépare les deux empires épistémologiques ne sert à rien si le but est seulement de le rendre sensible. Mais on ne peut rien faire sans commencer par signaler son existence. Nécessité première. C’est en réponse à sa sommation que l’attention de tous les médecins de France a été attirée sur le propos. En Occident, la doctrine médicale officielle qui est actuellement dans un état critique ignore tout du Code herméneutique. Mais l’existence de ce code est ressentie, réalité impalpable, piquante à sa façon.
Christian Flèche n’a pas peur de dire qu’il existe un inconscient biologique[5]. Sa déclaration n’implique aucune métaphysique. Son opinion est celle d’un thérapeute expérimenté. La biologie ne fait rien au hasard. L’inconscient est intelligent. Nous pouvons constater qu’une intelligence cachée est à l’œuvre. S’il avait la connaissance directe de cet intellect caché, il en parlerait autrement qu’il ne fait. Il ne la verrait pas seulement dans les maladies, mais partout : il n’y a pas une maladie qui n’ait son sens caché, dit-il, apportant un témoignage utile à partir des éléments que lui offre son expérience du métier. Le symptôme est une réaction. Une maladie est toujours une réaction à quelque chose de distant qui est devenu invisible.
La kabbaliste en moi apprécie la justesse du diagnostic étendu à tout ce qui fait mal dans la physiologie des choses du réel : réaction à quelque chose de distant devenu trop sévèrement invisible. Première et unique mesure thérapeutique concevable : rendre visible ce qui s’est fait oublier.

L’Alzheimer, maladie terrifiante, s’offre spécifiquement à l’opération. Il n’y a que le couteau du Sacré qui puisse l’ouvrir. C’est une situation limite. Elle a l’étrange vertu de rappeler le geste du sacrifice que les prêtres pratiquaient sur l’autel du Temple, rite qui est à l’origine du concept Qorban, un principe de raisonnement essentiel dans la liste des procédures qu’édicte la Kabbale en tant que connaissance du Code universel : rapprocher les opposites. Son sceau a dû être appliqué en marquage de destin sur la cellule fondatrice de mon être car j’ai découvert cette méthode et je l’ai expérimentée au cours des dix-huit ans que j’ai passés en Andalousie dans un village qui portait son nom : Carboneras. Entendu en hébreu : Qorban eretz. Pays du rapprochement. C’est une vocation comme une autre qu’être soumis à son régime. Le hasard, qui a tout l’air de savoir ce qu’il fait, m’a exilée pendant de longues années en Espagne afin que je prenne note de la sommation qui est devenue la clé de ma lucidité et de ma pensée, dont l’efficacité consiste à rapprocher opportunément les signaux collatéraux surgis entre la voie du sacré et celle du profane. Je ne saurais en dissimuler le fait dans la perspective où la neurologie romantique propose de décrire des aventures réelles, à côté et peut être en remplacement des fictions littéraires, pour comprendre non seulement les aberrations pathologiques mais les commandes qui organisent profondément le sort des êtres humains. Il semble que le règlement de manœuvres dont la méconnaissance a pour conséquence l’Alzheimer soit primordiale à identifier, définissant le tout ou rien dont notre existence serait l’objet. Question de vie ou de mort pour l’espèce. Sans minimiser les effets que pourrait avoir cette disparition sur l’ensemble des structures édifiant le complexe. Et certes il est pour le moins curieux d’avoir à spécifier cette notion à propos de la MA, au moment où le débat politique porte sur les OGM, organismes génétiquement modifiés, car la discussion concerne l’enchaînement des statuts génétiques dans la nature, touché, lésé peut être par une technologie exacerbée qui n’en connaît pas la logique. L’oubli du Code serait à l’œuvre derrière les deux phénomènes. La rationalité scientifique serait gravement interpellée.
Cette vision des choses explique ma décision de ne pas limiter le discours initiatique sur l’Alzheimer aux lecteurs capables de suivre le décodage parce qu’ils connaissent la thèse et son Code, pour ne pas dire mes livres. J’ai tenu à alerter les pouvoirs publics et notamment le chef de l’Etat, sans redouter que l’ignorance de la doctrine jadis qualifiée d’« ésotérique » fasse obstacle. La version actualisée et rationalisée qu’en donne l’ensemble de mes livres montre assez que tout cycle d’unité obéit à sa règle. Le succès relatif qu’a rencontré cette thèse est comme une graine déposée dans l’attention potentielle de l’humanité. Une plante sortira de ce germe. Le Code donne le profil de l’évolution à envisager. Noyau radioactif, générateur de la vérité qui s’établit en tout essor évolutif, il fait voir ce qui finira par s’imposer. Un jour, la conscience humaine se rendra à l’évidence et le fera dans toute l’ampleur de sa dimension planétaire. Coordonnées de base, des latences entourent déjà la ré-implantation moderne du thème éternel. Un argument-massue s’est fait évaluer dans la prodigieuse production de trente-cinq films indiens développant le contenu du Code. Bollywood s’en est avéré le lieu d’émergence et ses cinéastes les héros factoriels. Un gros volume[6] intitulé La Porte de l’Inde a commencé à révéler l’existence de cette énorme opération révélatoire, visible sur écran, dans l’optique pédagogique et complaisante du cinéma, visant à enseigner la réalité du Code universel.
On voit par là que des grandes et petites raisons ont motivé qu’il soit fait appel à l’attention scientifique au sujet des performances explicatives dont la Kabbale a l’usage. Il est dans son pouvoir de décoder toutes choses, pour autant qu’elles appartiennent à une unité phylétique, parce que sa sagacité consiste à maîtriser la phénoménologie constante qui définit la vitalité d’une unité. Elle peut décoder parce qu’elle connaît le code. Un abus de langage est à relever dans l’emploi du mot décodage appliqué à la lecture des maladies telle que la conçoit Christian Flèche. Il ne décode pas au regard de ce que j’appelle le Code. Il ne sait rien du système des archétypes qui le décrit. Il ignore la règle fondée sur l’hébreu et la symbolique cérébrale de son alphabet. Pour décoder réellement il faut connaître ce module, ce modèle, qui est celui de la dimension universelle au sein des choses. Mais cette dimension se rend visible aussi dans le spectre du corps, maintenant son unité sous les écartèlements et équarrissages qu’infligent les maladies, accrochées à des traumas ayant altéré le support événementiel de l’existence. C’est pourquoi l’approche du corps par une observation qui n’écarte aucun rayon d’expression s’avère payante. Voilà pourquoi j’ai cité avec plaisir une attitude d’esprit qui annonce modestement celle que je pratique en tant que kabbaliste post-cervantienne pour qui le grand instructeur a été Don Quichotte. Un Don Quichotte partiellement décodé[7]. Son histoire prodigieuse assume, à elle seule, l’explosion révélatrice en milieu occidental de la somme de connaissance recueillie, dans la voie juive, par l’extraordinaire intelligence linguistique de ses voyants et prophètes.
C’est une grande chose que concevoir ce génie. L’esprit, la vie et l’expérience s’y trouvent exposés dans une lumière qui ne s’éteint plus. La vérité se montre, insérée dans les manifestations d’un corps modelé à l’image de la geste ontologique. Rien n’est plus surprenant que se découvrir en chair et en os pétri par le Code au point d’être l’inoubliable souvenir de l’inventivité créatrice, trace de pensée divine cautérisée au feu du flamboiement fondateur. Ce corps… ce corps qui est simplement notre réalité première, intermédiaire par lequel nous sommes appelés à paraître dans le corpus planétaire. Il est bon d’écarquiller les yeux pour regarder ce fait qui devrait être au départ de toute philosophie parce qu’il est au commencement de toute possibilité de penser. Nous pensons avec notre cerveau. Les idées ne se promènent pas toutes seules en dehors des substances cérébrales qui les produisent. Où sont-elles avant d’être extériorisées par une forme quelconque d’expression ? Dans les neurones. Qu’en est-il, quand on nous dit que les idées sont dans l’air ? À prendre les choses au pied de la lettre, cela veut dire qu’un cerveau existe, porteur des neurones que sont les êtres humains avec leur capacité d’avoir des idées parce qu’ils ont un cerveau. Et que nous sommes des cerveaux dans un cerveau plus vaste. Quand Christian Flèche déclare qu’une action est oubliée dans les considérations de ce qui est visible dans les maladies, pense-t-il à l’action privée de ce cerveau englobant ? Sa façon d’en parler donne l’impression que la suggestion lui est soufflée par cette puissance supérieure auquel en réalité il ne pense pas du tout. Lui, en tant qu’individu, ne soupçonne pas l’existence du cortex dont il serait une perle. Ce serait plutôt la pensée animant ce réseau sous-jacent qui profite de sa bouche pour se faire entendre. Ce sont là les latences dont j’aime surprendre la formation brumeuse dans le langage des uns et des autres, à la surface du temps actuel. Ce qui se dit au présent de l’indicatif ne s’exprime pas encore nettement. Mais c’est un brouillard qui scintille. Des notions kabbalistiques étincellent dans ce qu’il avance, sous protection d’un dernier flou. Comme si l’oubli d’une certaine action faisait l’objet d’un retour de mémoire dans la conscience de la vie, en ce moment. Éclat de réalité que la grille cyclique de l’alphabet permet d’apprécier. La montée en évidence se produit toujours au niveau terminal de l’essor duel. Référence qui m’autorise à dire que le moment d’agir est venu.
Qu’est ce dire ? Que l’on est culturellement dans la situation potentielle de parler du cerveau tel que le comprend la doctrine kabbalistique ? Cela ne se peut faire efficacement que par appui sur ce qu’en sait aujourd’hui la neurologie de pointe. C’est par ce moyen associatif quand il est utilisé avec habileté que le Code peut devenir intelligible et il n’est utilement approché qu’avec et par le concours d’un individu possédant la sensibilité nécessaire pour détecter les moindres mouvances de l’engin en cause. Le kabbaliste Isaac Louria (1534-1572) a certainement été le visionnaire le plus résolu de la réalité fondamentale du Code, en tant que décalque de la structure et du fonctionnement du cerveau. Sa version de la doctrine kabbalistique est considérée comme la plus achevée à l’intérieur de la pensée juive. Il a défini les clés de la Création en trois formules, principes dont la compréhension demande à ce que  leur définition soit soutenue analogiquement par la perception intime. À mon sens, il termine le recueil des émanations qui font la valeur sans pair de la révélation inaugurée en mode hébraïque. Son nom se retrouve dans le patronyme du savant russe professant la notion de neurologie romantique. Fort à propos. Car le même dispositif décide du caractère ineffable des faits, que ce soit dans un individu ou dans l’entité individuée d’un cycle culturel ou de toute autre unité. Partout le Code est le seul et unique maître d’œuvre.
Il est bon  de savoir que sa loi est d’essence cérébrale.
Ce préalable permet d’envisager l’existence d’une dualité « qui Sait – qui Fait » au sein de la culture historique et d’admettre qu’en effet, deux grandes voies s’y dessinent depuis que rythme civilisateur a pris le relais de l’essor biologique. La première « donnée » est assumée par les traditions dans l’optique générale du Sacré. La seconde se trace un devenir historique, celui du « progrès » assuré par la Recherche et la Science. Cette dualité de la dynamique cérébrale s’avère lisible comme un échange latéral entre droite et gauche. N’importe quelle forme de réalité sera en « qui Fait » l’achèvement d’une « idée » émanant du « qui Sait » collatéral. La Science s’est développée dans l’enceinte « qui Fait » de l’expérience humaine, essentiellement en Occident. N’ayant pas fait sa synthèse, la Science ne dispose d’aucun modèle d’unité. La rationalité que son savoir détermine n’est pas équipée pour décoder quoi que ce soit. Elle ne peut que décrire ce qu’elle voit avec les yeux. Et quand le désir de décodage s’insère dans la pensée active parce que le thème est dans l’air (glissé là par quelque infusion directrice du temps) — particulièrement sensible en médecine parce que le monde est malade — la rationalité scientifique n’a pas les moyens de se donner satisfaction[8]. Situation que j’ai reconnue dans le problème de l’Alzheimer dont l’étiologie n’est pas accessible au scalpel du biologiste. La raison rationnelle ne peut pas pénétrer le sens des faits observationnels qui signent la présence de la maladie. J’ai donc apporté le complément du « qui Sait » à un « qui Fait » bloqué.
La lisibilité du syndrome de la MA par la méthode kabbalistique montre l’efficacité de cette façon de voir. L’intelligence du réel dépend entièrement de cette veine de compréhension, active à l’état pur dans la Kabbale, son axe central. Il est prévu que sa sagacité apparaisse un jour comme démontrée au regard des nations. Ces temps de triomphe explicatif sont arrivés. Je suis libre de le proclamer : je ne suis pas juive. Je ne suis pas non plus convertie à la religion israélite. Je déplore d’ailleurs que l’universalité de la doctrine biblique se soit engoncée dans une foi constituée, même si sa confiance dans l’effusion messianique la sauve du danger de durcir son ritualisme en dogme. Ce n’est pas une cause familiale ou régionaliste, voire personnelle que je défends en raison de certaines affinités. À l’inverse, c’est la pratique et l’usage de ses essences  qui m’ont séduite. Tout m’est devenu lisible et compréhensible, intelligible au plus haut degré par l’entremise magique des lettres de son alphabet. Il y a de la féerie dans sa symbolique. J’ai adoré les charmes de sa ductilité bien avant de rencontrer dans le savoir objectif l’explication de cette jubilation. J’en ai longuement parlé dans La 23e lettre de l’alphabet hébreu, ce vingt troisième signe qui sait tout sur le cerveau. Les neurologues américains Edelman et Damasio en ont rencontré l’ombre sans savoir de quel édifice elle tombait. Ils ont admis qu’il y ait un langage de la pensée, une lengua mentis et des chercheurs comme Ojemann et Crutzfeldt après avoir scruté une masse considérable d’études sur les réactions électriques du cerveau ont admis que ces décharges étaient en corrélation avec certains aspects d’une langue naturelle. Une syntaxe de base est en action dans le cerveau, que ce modèle d’évolution soit dans nos têtes ou dans des entités cycliques variées mais stables dans leur structuration. Or c’est le propre de l’hébreu et de la symbolique de son alphabet que fixer les constantes qui déterminent la communicabilité entre des unités infiniment variables par leur substance. Ses articulations  logiques intègrent le même système de base, fonctionnement du modèle absolu. C’est par ce jeu de critères — les archétypes — qu’il est possible de passer d’un idiome à un autre sans perdre le sens. S’il n’y avait un plan d’analogies fixe en action derrière les langues, nous ne pourrions pas être polyglottes ni opérer des translations de contenu intelligible d’un dialecte à l’autre, ni comprendre le monde. La conscience humaine ne pourrait rien se représenter de son environnement. Tout volerait en éclat. La stabilité des choses dans le réel tient à l’accrochage à ce fondement. La théologie appelle Révélation l’immense travail millénaire permettant aujourd’hui de maîtriser l’historique de l’enseignement naturel qui s’est donné tout au long d’un premier cycle civilisateur. L’humanité actuelle est sommée d’éprouver dans son corps la réalité de ce phénomène, de prendre acte de son fondement et de ses coordonnées. L’Alzheimer a ce douloureux avantage : nous obliger à voir la vérité qui est à la clé de notre présence sur terre.


Sur le sujet Alzheimer :
Alzheimer, étiologie établie d'Urgence
Pardès sur Alzheimer (film)
La 23è Lettre de l'Alphabet hébreu
La Synthèse des sciences




[1] Édité par Delachaux et Niestlé en 1970.
[2] Traduit du russe par toute une équipe de collaborateurs, préfacé par Oliver Sacks, édité par les éditions du Seuil en 1995.
[3] Christian Flèche, Décodage biologique des maladies, Manuel pratique des correspondances émotions-organes, éditions Le Souffle d’Or, collection Chrysalide, Paris, premier trimestre 2008.
[4] David Servan-Schreiber, Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, éditions Pocket, 2005.
[5] Christian Flèche, Mon corps pour me guérir, Décodage biologique des maladies, éditions Le Souffle d’Or, Paris, 2007.
[6] Le deuxième dans la série La Haute Kabbale de l’Eternité. Cet essai vient logiquement après La 23e lettre de l’alphabet hébreu. Le premier tome a la vertu d’éclairer des mécanismes cérébraux grâce aux travaux que des biologistes modernes ont offert à des faits de connaissance kabbalistique qui, sans ce contrepoint, restaient illisibles en dehors du strict contexte hébraïque.
[7] Trois volumes présentent ce que j’en ai compris : 1) Don Quichotte, le prodigieux secours du messie-qui-meurt, paru en 1997 ; 2) Don Quichotte , la révélation du Code de la Bible et de la Vie publié en 1999 et 3) Don Quichotte, la réaffirmation messianique du Coran, qui n’a pas été entièrement ouvert au commerce, en raison d’une interprétation insuffisante concernant la transmission opérée par l’Islam. Texte corrigé et complété dans La Porte de L'inde.
[8] L’esprit naïf mais attentif de l’expérience s’aperçoit que cette logique a été entrevue par des doctrines traditionnelles (qui sont toutes du ressort du « qui Sait »). C’est le cas de Christian Flèche qui faisant flèche de tout bois adopte l’exemplarité du Tao et de la médecine chinoise. Certains penseurs de haut niveau ont abordé le même problème. Raymond Abellio dans son ouvrage essentiel La Structure s’en remet à la phénoménologie de Husserl pour résoudre des énigmes qu’il cerne avec une intuition supérieure à l’autorité philosophique qu’il appelle au secours.

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