samedi 25 mars 2017

Le sens de la Shoa. Par Dominique Aubier. Réponse aux Nazis.

Réponse à Hitler
par Dominique Aubier
 

Dans l'édition originale de ce livre, le nom du dictateur est écrit à l'envers. Il est en effet l'inverseur : celui qui détourne et anéantit, là où il faudrait soutenir et favoriser l'esprit, il impose le crime. La Shoa dont il fut le commanditaire témoigne de cette barbarie négationniste. Mais sommes-nous bien certains qu'elle ait cessé, et qu'elle n'ait pas pris d'autres formes, plus perverses encore, en ce qu'elles seraient pernicieusement adaptées à notre mode de vie démocratique : qu'en est-il de l'antisémitisme de notre culture, amidonné dans ses formes, mais féroce quant à ses desseins invariables ? Hitler est mort. Mais qu'en est-il de son projet ? La victoire contre le nazisme a-t-elle réellement été remportée ? À l'occasion de la campagne pour les élections présidentielles en France, on aimerait que les candidats et candidates s'expriment un peu plus clairement sur le sujet…

Réponse à Hitler est un livre puissant.
Dominique Aubier y présente une lecture initiatique du nazisme et son projet. Elle en démonte la logique et fait comprendre les motivations profondes ayant activé la Shoa. Ce n'est nullement, comme le croyait la philosophe Hannah Arendt, un mal ordinaire, ou « banal », mais la quintessence satanique visant l'extermination du projet civilisateur de l'humanité tout entière. L'asservissement de l'être à une idéologie criminelle, l'anéantissement de la pensée, la négation de la relation métaphysique entre l'esprit et l'absolu : et finalement, l'esclavage suivi de l'assassinat.
Pour comprendre la Shoa, il ne sert à rien, comme le font certaines chaines télévisées, de passer en boucle les images insupportables des camps de concentration et de la guerre si elles ne s'accompagnent pas d'une explication, dépassant le caractère descriptif. La souffrance, la douleur des victimes doit être connue. Mais également l'analyse et la lecture initiatique profonde des événements, car la Shoa est un phénomène collectif ayant touché l'histoire du monde et menacé d'extinction toute forme de civilisation.

C'est là que ce livre intervient avec une grande pertinence, car il va au fond des choses. Il propose un décryptage précis de la pensée nazie face au projet Abrahamique. Ce livre est donc une vraie "réponse à Hitler", en ce sens qu'il montre en quoi le nazisme a échoué et ne saurait jamais réussir, aussi longtemps que l'affirmation du Sinaï assumera le message universel du Buisson Ardent. Mais cette affirmation de la Révélation par le Verbe doit également être prise en charge par les Hommes — tous les Hommes — faute de quoi elle se retrouverait sans partenaire dialogal pour s'inscrire dans le projet évolutif de l'humanité.
C'est affaire de contrat. De choix.


Tout à l'opposé de la tentative d'extermination des Nazis, se dresse l'Alliance, le contrat intime et privilégié que le Créateur a établi entre Lui et le peuple hébreu, récipiendaire du message et dont la vocation est de PARTAGER avec l'Humanité tout entière. Ce contrat a été confirmé par Moïse au Sinaï et par Esther, dans des circonstances annonciatrices de la Shoa. D'où le sous-titre : "La Mission juive". Une mission qui implique que l'ensemble des cultures du monde participent au projet : « car nous étions tous au Sinaï ».

Cette mission, Dominique Aubier l'a présentée tout au long de son œuvre : Israël a eu pour vocation de capter les normes du système de vérité, les préparer par ses prophètes pour qu'elles puissent être enseignées à tous. Dès lors, le peuple hébreu — peuple dit "élu" — apparait davantage comme le peuple - otage d'une situation civilisatrice et ce que l'on appelle "élection", comme le souligne le chercheur Raphaël Draï, est bien plus une lourde responsabilité qu'un privilège. 

Cette responsabilité est notifiée sur le corps même de tout homme appartenant à cette tradition. Il porte sur lui la marque symbolique de cet attachement à l'Alliance : la circoncision à huit jours. Chose curieuse, aucune étude à ce jour n'a levé le voile sur le sens de ce rituel. Il est pourtant l'antidote symbolique au nazisme.
L'occasion de rappeler que tout homme, qu'il en soit porteur ou non, juif, musulman, chrétien — ou athée — est appelé à être acteur de la délivrance : ce qui implique bien évidemment les femmes, ayant le rôle d'apporter les lumières lors du rituel sabbatique. Autrement dit : l'explication des symboles se réalisera par le travail d'une femme… N'est-ce pas le cas pour cet ouvrage ?

Voici un ouvrage-antidote aux idées nauséabondes du nazisme. Dont on ne s'aperçoit que trop qu'il continue d'empuantir l'espace culturel, sous des formes parfois bien sophistiquées et subtilement distillées dans les médias. Ce livre est essentiel car il rappelle l'identité du symbole de la circoncision, sa signification, et le référentiel auquel il fait allusion. Il aborde également un sujet fort délicat, celui des séphiroth dont on a trop galvaudé le sens exact. La mise au point que présente Dominique Aubier établit les corrélations anatomiques et physiologique des séphiroth, et touche à la précision la plus fine, en ce qu'elle fonde son travail sur le Sefer Yetsirah dont elle sonde le mystérieux codage. Rédigé pendant ses années d’exil en Espagne, ce livre incontournable vaut, depuis sa première édition, à Dominique Aubier le respect des meilleurs Talmudistes. Le rabbin Ouaknin le recommande chaleureusement lors de ses conférences.

Ce livre a été typographié et imprimé par l'imprimerie Arte Graficas Sollers à Valence. Il est façonné en cahier, cousus dans la reliure collée, ce qui lui confère une solidité à toute épreuve. Pour le respect du Livre, objet de culture et de civilisation.

Par Dominique Aubier
322 pages, 16 x 24 cm, 44 €
Editions Qorban 

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MLL
BP 16
27 240 Damville

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